mardi 21 août 2007

"un bond de trente ans en arrière"

Délinquants sexuels: la proposition de Sarkozy induit "un bond de trente ans en arrière", selon Marylise Lebranchu
AP

PARIS - La proposition de Nicolas Sarkozy de créer un hôpital psychiatrique réservé aux délinquants sexuels "revient à créer une petite mort", déclare l'ancienne garde des Sceaux Marylise Lebranchu dans 'Le Parisien/Aujourd'hui en France" mardi, estimant que l'"on supplée à la peine de mort par l'enfermement à vie".

"La société doit être une société de justice et non de vengeance", plaide la députée socialiste du Finistère, pour qui la mesure présentée la veille par le chef de l'Etat est un moyen de se débarrasser du problème et implique "un bond de trente ans en arrière".

"Là, au lieu de se demander comment le viol aurait pu être évité, on se dit 'Allez hop, ils ne sortent plus, ce sera plus simple'", constate l'élue avant de réclamer un "vrai débat de société" sur le sujet.

"Des tas de choses sont possibles", avance Mme Lebranchu, citant "le bracelet électronique" et "la prévention". "Mais il faut surtout travailler sur la fameuse sortie qu'on réussit si mal", souligne-t-elle.

Pour l'ancienne ministre, "les déclarations faites hier par le président de la République sont un terrible constat d'échec" car "l'injonction thérapeutique et des obligations de soin pour les délinquants sexuels" étaient déjà évoquées en 1998. "Mais en France, il n'y a eu aucun développement de la psychiatrie", déplore-t-elle.

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé lundi un projet de loi pour novembre et la construction d'hôpitaux-prisons pour empêcher la récidive des criminels sexuels dangereux après l'affaire de l'enlèvement du petit Enis. Le premier établissement de ce type ouvrira en 2009 à Lyon. AP

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